- ANU
- ANUANUAnu est le nom sémitisé du dieu sumérien An; l’idéogramme qui le désigne signifie simultanément «ciel» et «dieu», en général. Dans le partage tripartite du monde, Anu règne par excellence sur les cieux. Il occupe, à ce titre, le sommet du panthéon classique babylonien. Environ quatre-vingts divinités composent sa famille et sa domesticité. Le nombre qui le symbolise — soixante — est, dans le système sexagésimal, à la fois le plus élevé et le plus parfait. Son épouse est, en principe, Antu, mais c’est Ki, la Terre, dans la tradition sumérienne; de ce couple naquirent les démons et la troupe indistincte des dieux Annunaki. Une tradition plus répandue et manifestement plus populaire lui donne comme parèdre Ishtar, déesse de l’amour et de la guerre.Ses titres les plus fréquents sont: «roi des cieux», «roi» ou «père des dieux». Dans la hiérarchisation et la classification du panthéon, on lui a rattaché, entre autres, Enlil, Nergal et Sin. Son symbole est un trône surmonté d’une tiare à cornes. L’anûtu , nom abstrait formé sur Anu, désigne la royauté cosmique. Le premier mois de l’année babylonienne lui est consacré. Anu apparaît assez souvent dans les mythes, mais, s’il y tient la première place, il est loin d’y jouer le premier rôle, qu’il laisse à un dieu plus actif, Enlil ou Marduk. Son palais y est souvent cité. D’ordinaire, les écrits magiques ou divinatoires le mentionnent peu; il y cède le pas soit à Marduk, soit à Shamash. Les Assyriens lui substituent généralement leur dieu national, Assur.La position suprême d’Anu contraste étrangement avec sa passivité et son succès limité. On explique habituellement cette contradiction par une substitution: vers \ANU 2300, seulement, il aurait remplacé Enlil au sommet de la hiérarchie divine, mais la littérature religieuse n’aurait enregistré qu’avec lenteur ce nouvel état de fait. C’est seulement à l’époque hellénistique qu’il connut une réelle popularité, qui se traduisit jusque dans la composition des noms propres. Cette mode s’expliquerait bien si l’on était sûr qu’il eût été alors assimilé au Zeus des nouveaux arrivants. Dans la ville d’Assur, il partageait un double temple avec Adad, qui a été exhumé par des fouilles et dont l’histoire commence avec Erishum, vers \ANU 1900: il s’agit d’un bâtiment à double cella , précédé d’une cour fermée, situé dans le quartier nord-ouest de la ville intérieure. En Babylonie, sa ville par excellence est Uruk; il y est adoré avec Ishtar dans l’Eanna («la maison d’Anu» ou «du ciel»), dont l’archéologie a montré l’ancienneté. De la même ville provient le rituel de son culte journalier, de date récente (époque hellénistique).AnuV. Chao Anu.
Encyclopédie Universelle. 2012.